Le Cloud AWS, pilier de la transformation digitale de Bonduelle

Temps de lecture : 7 minutes

Les industries de l’agro-alimentaire aussi font leur transformation digitale ! Démographie, évolution des modes de vie et de consommation, contexte de mondialisation…autant de raisons pour les industries de l’agro-alimentaire d’adapter leur stratégie. Pour 91% des dirigeants de l’agro alimentaire, la transformation numérique est un enjeu essentiel, pour adresser des problématiques comme le service client, la traçabilité ou le coût des matières premières. Pour accompagner ses business unit dans leur transformation digitale, Bonduelle a choisi de migrer sur le Cloud AWS.

Au départ de ce vaste projet de transformation digitale, le besoin d’une architecture standardisée sur AWS pour migrer et héberger 20 sites. Cette architecture devait répondre à des objectifs de scalabilité, de résilience et d’optimisation des coûts. Afin de capitaliser sur les systèmes existants, il était également essentiel de permettre une gestion des comptes utilisateurs AWS basée sur l’Active Directory existant. Dans cette optique, D2SI a proposé plusieurs modèles d’infrastructures basés sur les services Amazon Cloudfront, Amazon EC2, Elastic Load Balancing, Amazon RDS et AWS Elastic Beanstalk. L’infrastructure a été construite avec Terraform suivant les principes de l’Infrastructure as Code de façon à être automatisée et réplicable (incluant les rôles et policies IAM).

Pour faire le point sur ce projet et le rôle du Cloud dans la transformation digitale de Bonduelle, nous avons rencontré Rodolphe Sallio, directeur du pôle Infrastructure chez Bonduelle.

Rodolphe Sallio, Bonduelle

Passionné par les nouvelles technologies et les nouveaux horizons ouverts grâce au Cloud, Rodolphe a pris la direction de l’équipe Infrastructure IT du groupe Bonduelle en 2016 après plusieurs années dans ce même groupe, où il a occupé différents postes au sein de la DSI. Il participe aujourd’hui avec ses équipes à la transformation digitale du groupe en réalisant la refonte de ses infrastructures et des modes de travail autour du Cloud.

Pourquoi avoir choisi de migrer sur le Cloud ?

La DSI a pour objectif d’être un business partner et d’accompagner les business unit dans leur transformation digitale. Cela signifie qu’il faut se préparer en termes d’infrastructure, nous avons de forts besoins en termes d’agilité et de scalabilité. L’agilité est un des piliers de notre méthode de management, et il faut donc que cela se traduise dans l’IT et les infrastructures.

Jusqu’à aujourd’hui, ce n’était pas le cas malgré des infrastructures très centralisées, consolidées, virtualisées.. A l’exception d’un ERP sur AS400, nos infrastructures ne sont pas legacy. Nous avons un core avec une trentaine d’applications, toutes hébergées en SaaS ou dans des datacenters en France. Mais nous voulions aller plus loin en termes d’agilité et de scalabilité, par exemple pour répondre à une croissance externe. Récemment Bonduelle a racheté Ready Pac Food aux Etats-Unis, et potentiellement notre SI doit pouvoir s’adapter à cette forte croissance. Tout cela s’inscrit dans le projet d’entreprise VEGEGO qui vise entre autres à réaliser 3,5 milliards de CA d’ici 2025.

Comment le Cloud vous aide-t-il à innover ?

Passer sur le Cloud favorise l’innovation et le droit à l’erreur. La transformation digitale demande de pouvoir tester et faire de la veille. Par exemple, faire un POC sur du Big Data ou du machine learning n’est pas imaginable autrement que sur le Cloud. Les coûts sont trop importants : c’est au minimum plusieurs milliers d’euros d’investissement, contre un mois de consommation sur le Cloud. Autre exemple, nous préparons un séminaire avec des workshops en mode design thinking. L’objectif est de pouvoir faire un POC ou la démo en live d’une solution développée pendant le workshop, et le Cloud nous permet ici de disposer des ressources nécessaires de façon temporaire.

Le Cloud nous permet aussi de répondre à nos objectifs de performance. Jusque là nos investissements d’infrastructure fonctionnaient sur un cycle de 5 ans. Or, au bout de 3 ans, ces infrastructures sont obsolètes pour un tiers de nos applications. Cela nous oblige à réinvestir sur la totalité de l’infrastructure, et au final l’infrastructure est surdimensionnée par rapport à notre besoin réel. Toutes nos applications n’ont pas de gros besoin de performances, et le Cloud facilite la résolution de cette problématique.

Bonduelle étant un groupe international, nous tendons vers un SI unique. Aujourd’hui nous avons un SI qui adresse l’Europe, la Russie et le Brésil, et deux SI pour le marché américain. L’objectif est de tendre vers des solutions communes. Le cloud permet de répondre à tous nos marchés de façon très simple, sans avoir à chercher un partenaire pour un datacenter, et devoir construire une nouvelle infrastructure. Si nous avons besoin de rendre disponible une application européenne aux Etats-Unis, on le fait rapidement et simplement. Tout cela permet de réduire le time to market et de déployer les applications très rapidement, de façon agile. Cela permet de pouvoir commencer le développement d’une application sans avoir un cahier des charges finalisé. Et de pouvoir se tromper : s’il n’y a pas assez de ressources, on provisionne en un clic.

Concernant la sécurité, beaucoup de gens imaginent que mettre ses données dans le Cloud n’est pas sûr. Ce sont les mêmes freins que lorsque les banques sont apparues : certains préféraient garder leur argent sous leur matelas, aujourd’hui c’est inimaginable. Pourtant, le métier des acteurs du Cloud public consiste justement à héberger et à sécuriser la donnée. La plupart des entreprises ne peuvent pas rivaliser avec le niveau de sécurité qu’ils proposent.

Qu’en est-il du retour sur investissement ?

Nous prévoyons un retour sur investissement à environ 4 ans. Passer sur le Cloud nous dispense d’investissements futurs et de coûts de fonctionnement en interne, mais le coût à absorber est important parce que nous avons fait le choix de transformer nos applications pour qu’elles tournent sur le cloud. Pour devenir bénéficiaire en 4 ans, il faut migrer toute notre infrastructure, il n’est pas possible de faire les choses à moitié et de garder des datacenters. La migration sur le Cloud permet aussi de passer du transformer le Capex en Opex, et c’est un facteur d’amélioration du ROCE (retour sur capitaux investis).

Quels sont les KPI du projet ?

Le time to market, la durée de mise en production des applications sont de bons indicateurs. J’aimerais aussi mesurer la disponibilité de l’applicatif en interne, et globalement le ressenti de mes clients internes. C’est grâce à eux que nous pouvons mesurer les résultats en termes d’agilité, de scalabilité et de performance. Nous avons déjà de très bons retours, par exemple de notre équipe Business Intelligence qui a pu déployer une nouvelle application en moins d’une semaine.

Quel est le calendrier de la migration ?

Nous avons mené une première étude pour identifier les partenaires capables de nous accompagner. Notre choix s’est porté sur AWS, notamment pour son impressionnante stratégie en termes de microservices. AWS est d’ailleurs très loin devant ses concurrents dans le Magic Quadrant Gartner. Nous avons aussi été convaincus par l’accompagnement proposé par AWS, qui est un véritable accompagnement à la transformation dans un esprit de partenariat, une relation gagnant-gagnant. Fin 2016, nous avons décidé d’accélérer le processus. Notre objectif est d’avoir migré 4 applications métiers de notre core model dans le Cloud pour juin 2018. Aujourd’hui nous avons déjà deux nouvelles applications dans le Cloud, dont une application stratégique liée à la valorisation des données. Pour ce faire, nous nous sommes dotés de l’outil de data visualisation Qlik Sense, qui a été déployé sur AWS. Déployer cet outil sur notre infrastructure interne n’aurait pas été possible, nous n’avons pas les ressources suffisantes en termes de serveurs. Sur le Cloud, l’application a été déployée, industrialisée, automatisée, mise en production en moins d’une semaine, c’est du jamais vu chez nous. Nous avons déjà gagné en time to market alors que nous n’en sommes qu’aux débuts. Nous sommes dans la phase où nous construisons en parallèle le core model d’infrastructure (process, sécurité, supervision, etc.) et sur cette partie D2SI nous apporte beaucoup.

Comment s’est passé l’accompagnement de D2SI ?

D2SI nous apporte de très fortes compétences technologiques, c’est une équipe de passionnés qui non seulement maîtrisent leur sujet mais aussi qui aiment partager leur connaissances. Ce qui répond complètement à nos attentes, nous cherchons un accompagnement qui nous permette de monter en compétence. J’apprécie aussi que D2SI ne cherche pas à vendre pour vendre, la preuve nous ne travaillons pas en mode forfait mais en régie. Et le résultat est satisfaisant, puisque nous sommes accompagnés par des consultants très compétents.

Le premier chantier réalisé avec D2SI a été la migration des sites Internet. Pour des raisons de sécurité, il fallait aller très vite, mais la migration s’est très bien passée. Le second sujet est celui de notre site factory. Nous nous dotons d’une usine à sites , qui est déployée sur AWS avec l’aide de D2SI. Cette usine à sites va nous permettre de créer, déployer et gérer un grand nombre de sites Internet plus rapidement et pour moins cher. Enfin, D2SI nous accompagne dans le processus de migration complète, de façon à ce que nous soyons autonomes par la suite. Notre objectif est d’avoir plus de 60% de nos applications sur AWS d’ici l’année prochaine, et 100% d’ici 2020.

Commentaires :

A lire également sur le sujet :