Qu’elles nous inspirent ou nous éclairent, nous instruisent ou nous ouvrent de nouveaux horizons, les bonnes lectures sont faites pour être partagées et débattues. Pour cette raison, D2SI ouvre sa book box! Dans cette nouvelle rubrique, vous retrouverez régulièrement des chroniques sur des ouvrages qui nous ont intéressés, et qui sont liés de près ou de loin à nos métiers. Pour inaugurer cette rubrique, on commence avec Lean Startup d’Eric Ries.

Résumé

Dans ce livre, Eric Ries présente sa méthode dérivée du Lean management, et adaptée au monde des startup. A travers de nombreux cas concrets, on retrace les débuts, les succès et beaucoup des échecs du lancement d’IMVU, sa startup. Ce livre s’adresse à tous ceux qui souhaitent se lancer dans la réalisation d’un nouveau produit, qu’ils soient entrepreneurs à la tête d’une startup, ou intrapreneurs dans un grand groupe. L’objectif étant toujours de chercher à construire le meilleur produit en limitant le gaspillage.

On retrouve bien évidemment les grands principes du Lean et le cycle ‘Produire > Mesurer > Apprendre‘, mais les progrès sont mesurés par rapport à la validation des enseignements, et non en fonction du volume de production, car ce qui est important pour la startup, c’est de valider rapidement ses hypothèses sur le produit et de trouver comment va fonctionner son moteur de croissance.

L’un des points forts du livre est sa proposition sur ‘la gestion analytique de l’innovation‘ qui propose des indicateurs de suivi spécifique pour mettre en évidence la capacité de la structure à apprendre. On y aborde également les indicateurs illusoires à éviter et la démarche de mise en place de tests A/B et d’analyse des résultats sous forme de cohortes d’utilisateurs.

Ce que j’ai aimé

L’un des points qui m’a le plus marqué dans le livre est la présentation de deux exemples de MVP. Après plusieurs années passées en tant que développeur dans une équipe en mode agile, je pensais savoir ce qu’était un MVP mais les exemples m’ont prouvé le contraire. Surtout, ils m’ont montré que le MVP d’un produit informatique ne passe pas nécessairement par l’écriture de code.

Un MVP peut prendre la forme d’une vidéo : DropBox a utilisé ce format via une vidéo devenue virale, et qui a permis de démontrer l’intérêt des consommateurs. 70000 utilisateurs se sont ainsi inscrits à la future beta, et le développement pouvait commencer.

Mais un MVP peut aussi être une expérience utilisateur personnalisée à l’extrême, où l’on va chercher à créer les conditions du produit final, mais pour un nombre extrêmement limité d’utilisateurs (moins d’une dizaine). Dans ce cas, le moteur de recommandation n’est pas un algorithme, mais l’entrepreneur et son équipe qui produisent la recommandation. L’interaction privilégié avec un faible nombre d’utilisateurs permettant de valider l’ensemble du concept et d’avoir de précieux feed-back.

Un second point qui m’a beaucoup intéressé concerne la mesure et ce qu’Eric Ries appelle les indicateurs illusoires et le fait que certains indicateurs classiques, s’ils peuvent être valables pour des produits établis, n’ont aucun intérêt pour un nouveau produit ou une startup. La aussi, l’exemple est frappant et résume assez bien l’idée :

• Si vous choisissez comme indicateur « le nombre d’utilisateurs » par définition très bas pour un nouveau produit, alors vous ne saurez rien de la santé de votre startup.
• Si vous choisissez comme indicateur « le nombre de nouveaux utilisateurs », alors vous aurez une petite idée de votre capacité actuelle à convaincre de nouveaux clients.
• Mais si vous choisissez comme indicateur « l’augmentation du nombre de nouveaux utilisateurs », alors vous saurez si vous avez appris de vos dernières itérations comment améliorer votre produit.

Conclusion

J’ai pris beaucoup de plaisir à la lecture de ce livre et je pense que tout entrepreneur devrait le lire avant de se lancer dans l’aventure d’une startup, car s’il ne constitue pas un moyen infaillible de réussir, je pense qu’il permettra tout de même aux entrepreneurs d’éviter le gâchis de certaines de leurs ressources et ainsi d’augmenter les chances de succès de leurs produits.

Et pour ceux qui, comme moi, n’ont pas nécessairement l’âme d’un pionnier, mais qui peuvent être amenés à participer à la conception d’un nouveau produit, il y a de très nombreux retours d’expérience qui vous permettront de mieux comprendre les enjeux et les écueils.

Bonne lecture !