Comment migrer sur AWS sans impacts utilisateurs ? Retour d’expérience de Synergie sur la migration vers AWS avec VMWare Cloud

Temps de lecture : 7 minutes

Cet article synthétise le Webinaire “La migration chez Synergie, disponible en replay à l’adresse suivante. Un grand merci à Yann Le Clec’h, responsable IT chez Synergie, pour son témoignage sur le projet de migration réalisé avec les équipes de Devoteam Revolve.

Synergie est un groupe international (leader français et cinquième groupe européen) qui propose aux entreprises et aux institutions une offre globale de services dans la gestion et le développement des Ressources Humaines. Son réseau international est composé de 4 600 collaboratrices et collaborateurs dans 17 pays. Afin de mettre en place des solutions mieux adaptées à ses besoins d’infrastructure IT, l’entreprise a choisi de migrer une partie de son parc sur le Cloud AWS et sur VMWare Cloud on AWS. La migration, d’une durée de 6 mois, a porté sur 25 applications et 170 VMs.

Une brève présentation de VMWare Cloud

VMware Cloud on AWS fournit une infrastructure cloud dédiée non mutualisée, qui prend en charge des clusters vSphere contenant jusqu’à 16 hôtes hébergés sur une infrastructure AWS “bare metal” de nouvelle génération, basée sur les instances EC2 optimisées pour le stockage et comportant des SSD basés sur NVMe (Non-Volatile Memory Express) à faible latence.

La configuration de base est de 2 hôtes par SDDC; la capacité des clusters peut évoluer jusqu’à 16 hôtes. VMware Cloud on AWS exécute sur la pile logicielle VMware Software-SDDC (Software-Defined Data Center) directement sur les serveurs hôtes, sans virtualisation imbriquée. 

La création de nouveaux clusters SDDC VMware sur le cloud AWS est rapide et peut être réalisée à l’aide d’une console Web ou de l’API RESTful. VMware gère et exploite le service, y compris les composants des logiciels SDDC VMware. VMware fournit des mises à jour logicielles SDDC planifiées et des correctifs logiciels urgents avec notifications, ainsi que la résolution automatique de défaillances matérielles. Ci dessous un macro explicatif du modèle de responsabilité partagé :

Le bénéfice principal de cette solution est la réduction des coûts de migration. Les charges de travail existantes sur les environnements VMWare de vos data centers peuvent être migrées sur VMware Cloud on AWS par le biais d’une migration à chaud, sans interruption de service, de façon transparente pour l’utilisateur. Dans le cas ou les prérequis techniques (extension réseaux N2, installation HCX sur l’infra sources…) ne seraient pas complétés, ou ce mode de migration ne serait pas souhaité, une migration “à froid” est disponible.

Témoignage client : Yann Le Clec’h

Pourquoi migrer vers AWS ? Et pourquoi vers VMWare Cloud ?

Synergie avait l’habitude de fonctionner sur des cycles de 4 à 5 ans pour reconsidérer ses infrastructures, en analysant les besoins pour les 5 ans à venir, avec une marge incluant aux besoins qui seraient identifiés ultérieurement. Cette approche conduisait à des infrastructures surdimensionnées en début de cycle, et qui devaient souvent être complétées en fin de cycle. L’intérêt avec VMWare Cloud est d’avoir la capacité requise pour la période en cours, et de pouvoir l’étendre rapidement quand c’est nécessaire.

Par ailleurs nous avions acquis un niveau de compétences significatif sur les technologies VMWare et nous avons souhaité capitaliser sur cette expertise en choisissant VMWare Cloud on AWS. L’apprentissage lié au cloud AWS et à l’IaC est indispensable et conséquent pour les équipes Ops. L’intérêt de l’adoption d’une solution VMC est de réduire cet effort sur les autres équipes.  

Quel était le périmètre ?

Le périmètre de la migration était de 170 VMs réparties sur 20 ESXi dans 2 data centers. Ces VMs hébergeaient des composants d’infrastructure, des applications et un environnement citrix. Une application client / serveur qui faisait des requêtes directement (sans cache) sur une base DB2 hébergée sur un IBM Power i (AS/400) avait des exigences excessivement basses en termes de latences qui n’ont pas permis de migrer la ferme citrix.

Le projet a été initié en 2021 avec :

  • un choix de solution entériné en mars/avril, 
  • une planification projet avant l’été, 
  • le design et la construction de l’infrastructure, la sécurité et la topologie réseau de Juillet à Octobre, 
  • un premier POC (Proof of Concept) en octobre 
  • et un projet qui s’est terminé en janvier 2022.

Ce planning aurait pu être réalisé en 5 mois sans les difficultés liées à l’application client/serveur. En effet, les problématiques de latences (indépendantes de la solution VMC) identifiées entre certaines  applications x86 et AS400 ont réduit partiellement le périmètre éligible à la migration.

Quels modèles d’hébergement aujourd’hui ?

Synergie exploite aujourd’hui des applications sur 3 modèles en parallèle :

  • dans ses data centers, 
  • sur VMWare Cloud on AWS
  • sur AWS nativement.

L’application de paye/facturation (RPG/DB2) qui est restée dans les data centers est maîtrisée et l’application client serveur qui utilise la base DB2 ne vont évoluer que pour assurer le niveau de sécurité requis mais vont disparaître sous 2 ans.

Les applications sur VMWare Cloud on AWS sont exploitées grâce à notre expertise VMWare.

Nous avons dû monter en compétence plus rapidement que prévu sur les applications sur l’environnement natif AWS par rapport à l’apport des services managés AWS pour répondre à nos besoins métiers.

Quel a été l’apport de valeur de la migration pour Synergie ?

Le premier apport de valeur de la migration est que les équipes de développement n’ont pas été sollicitées et ont pu continuer à travailler sur les évolutions fonctionnelles des applications pendant la migration. Cela a été complètement “indolore”, car il n’y a pas eu d’arrêt de production.

Le second apport est le fait d’utiliser 80% des capacités, par rapport à la situation on premise où nous étions plutôt à 30%. En 12 minutes, on peut ajouter un host supplémentaire, ce qui était un vrai projet avant (commande, réception, installation et mise en œuvre).

Le troisième apport qui a pu être constaté est la simplicité de gestion du VMC. Nous avons dû faire une mise à niveau de l’ESXi qui est resté dans nos data centers, et l’écart de difficulté entre cet “upgrade” on premise et les 2 à 3 mises à jour VMC, qui ont été complètement transparentes, conforte notre choix.

Le quatrième apport qui est apparu plus tôt que prévu : les services managés AWS ont permis de mettre en place des POC pour répondre à des besoins métiers en quelques semaines.

Le dernier apport (indirect) est lié au fait de passer sur des nouvelles technologies, qui apportent une motivation supplémentaire aux équipes et facilitent le recrutement de nouveaux talents.

Quels choix avez-vous fait en termes de réversibilité et de souveraineté ?

Nous avons pu expérimenter la réversibilité par rapport à la ferme citrix qui a été migrée sur VMWare Cloud on AWS, puis nous sommes revenus on premise. Cette opération a été réalisée très rapidement pour les 40 VMs de la ferme.

Pour les services AWS, la réversibilité doit être étudiée service par service.

D’un point de vue souveraineté, il y avait une exigence forte pour la localisation des données en France et cela a été une des raisons du choix de VMWare Cloud on AWS par rapport à des solutions concurrentes. Tout est hébergé sur la région AWS Paris.

Quels conseils donneriez-vous pour entamer une migration ?

Devoteam Revolve nous a convaincus de l’apport de Terraform pour déployer et mettre à niveau les infrastructures.  L’expérience de quelques mois nous a confirmé les gains de cette approche. Par contre, cela a constitué un vrai changement de culture pour nos équipes, particulièrement pour les équipes réseaux et sécurité. Il est important de bien anticiper sur les formations et de prévoir l’accompagnement nécessaire à cette évolution comme nous avons pu le faire avec Devoteam Revolve.

L’espace de stockage vSAN de VMWare Cloud on AWS est lié au nombre de nœuds du cluster SDDC. Aujourd’hui pour ajouter de l’espace de stockage, il faut ajouter un noeud au cluster (NB : cette limitation devrait être levée avec la solution VMWare Cloud Flex Storage qui a été annoncée en preview par VMWare en Mars, et qui va permettre d’ajouter de l’espace de stockage sans ajouter de host supplémentaire). Ceci introduit un effet de seuil en termes FinOps qu’il convient de bien anticiper. 

La maîtrise FinOps est un élément important avec un modèle sur engagement à 3 ans que nous avons choisi sur VMWare Cloud on AWS et le modèle à la demande par défaut sur les services AWS de base complété par des savings plan. Il est nécessaire de prévoir ½ journée par semaine pour revoir les chiffres et travailler sur les optimisations financières.

Il est important également dans l’analyse du portefeuille applicatif de la migration de bien comprendre les applications qui vont être extrêmement sensibles à la latence, soit pour lotir les migrations, soit si certains composants reste on premise comme dans notre cas pour éviter de migrer certaines applications. 

Quelle est la stratégie à long terme et les ambitions pour demain grâce au Cloud AWS ?

Synergie utilise la solution VMC comme un tremplin pour l’adoption de solutions AWS natives, tout en bénéficiant de gains opérationnels immédiats. Des projets sur la data sont dans les cartons et Synergie identifie uniquement une cible AWS pour de multiples raisons (plateforme hautement scalable, outils/services natifs disponibles…).

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